Je suis originaire de l’Ain. J’ai réalisé mes études à la faculté de médecine Lyon Est, puis mon internat de psychiatrie à Lyon auprès du P^r d’Amato. Après ma soutenance de thèse de médecine, j’ai été reçu à la Columbia University de New York dans le laboratoire du P^r Javitt, pionnier de l’hypothèse « glutamatergique » de la schizophrénie, pour étudier les mécanismes cérébraux des troubles du traitement auditif dans cette maladie. J’ai ainsi été formé à l’utilisation de méthodes scientifiques tels que l’imagerie fonctionnelle, l’électroencéphalographie et la neurostimulation non‑invasive. Nous avons découvert grâce à ces recherches un sous‑type physiopathologique « sensoriel » de schizophrénie.

À mon retour en France en 2019, le P^r Bougerol du CHU Grenoble Alpes (CHUGA) m’a proposé un poste de Chef de Clinique-Assistant, à temps partagé entre le CHUGA et le CHAI, pour poursuivre mes recherches sur la schizophrénie tout en soignant les personnes concernées par ce trouble.

L’écosystème scientifique, universitaire et hospitalier très riche de Grenoble m’a permis de développer des collaborations solides (et des amitiés !) locales et internationales, ainsi que de nombreux projets hospitaliers et universitaires. Après l’obtention de mon habilitation à diriger des recherches, j’ai été nommé Professeur des Universités et Praticien Hospitalier (PU‑PH) en 2023.

L’abord de la psychologie en cours de philosophie au lycée m’avait particulièrement intéressé. J’étais fasciné par la possibilité de donner une explication neurobiologique à des manifestations cliniques complexes telles que les hallucinations, la paranoïa ou les obsessions-compulsions, et surtout par l’espoir de les soigner.

Après une hésitation avec la psychologie, je me suis lancé en médecine et n’ai jamais décroché de ma vocation première pour la spécialité des maladies psychiques.

La psychiatrie associe une technicité rigoureuse dans l’analyse séméiologique et le maniement des psychotropes à une dimension profondément humaine dans l’accompagnement des personnes concernées par ces maladies. La psychiatrie est au cœur de débats scientifiques, sociétaux, légaux, souvent éthiques, qui invitent à une stimulation intellectuelle sans cesse renouvelée lorsque l’on pratique cette discipline. La souffrance psychique est un mal terrible qui peut très bien répondre à un traitement s’il est précoce et adapté, aussi n’y a-t-il pas de meilleure gratification qu’un patient recouvrant sa liberté et son autonomie psychiques grâce aux soins.

Le Pôle cultive des valeurs soignantes fortes, qui incluent l’intégration des avancées scientifiques probantes dans les soins, le respect de l’auto-détermination et des droits des personnes concernées par les troubles psychiatriques et leur accompagnement au rétablissement dans la communauté. En tant que responsable du Pôle, j’aurai un rôle de courroie de transmission entre les équipes, les partenaires et les fonctions administratives du CHAI. Je soutiens également un projet de pôle et en promeut la diffusion dans les équipes. J’ai cœur à développer une vie et une culture de pôle pour valoriser la place et les savoir‑faire de chacun.

Trois grands projets vont être développés à court terme.

• En premier, la création de dispositifs polaires innovants d’alternative à l’hospitalisation qui incluent une équipe mobile de crise pour favoriser le maintien dans la communauté de patients multi‑hospitalisés, ainsi qu’une unité communautaire de crise qui offrira un lieu de répit alternatif.
• En second, la promotion d’un changement de posture dans nos soins, qui sera plus attentive aux nouvelles pratiques, aux droits et à l’auto‑détermination des usagers, moins coercitive et toujours soucieuse d’adapter le projet du soin aux besoins du patient. Cette approche inclut en particulier l’intégration de la pair‑aidance dans les unités du Pôle et la mise en place d’un plan de formation ambitieux pour les équipes.
• En troisième, l’officialisation au sein du Pôle d’un service universitaire spécialisé dans les troubles psychotiques qui fait s’articuler l’équipe d’intervention précoce, l’unité des psychoses résistantes et le centre expert schizophrénie (Alliance Fondamental). Ce service s’étoffera d’une équipe de recherche clinique qui permettra de conduire des protocoles de recherche et d’offrir des soins innovants aux usagers du CHAI, en lien étroit avec le CHUGA, l’INSERM et l’Université Grenoble Alpes. Les travaux scientifiques de ce service universitaire déjà publiés à l’international, près d’une centaine, sont disponibles ici.

Bien sûr ! Le Pôle développe une dynamique de projets innovants en accord avec les données scientifiques actuelles et les besoins des personnes concernées. Une cohésion de Pôle conviviale est développée à travers des séminaires réguliers et par un support attentif à l’intégration des nouveaux.

Les opportunités de travail sont riches et modulables : d’une psychiatrie de secteur intra‑extra modernisée et dotée d’équipes mobiles, en passant par la psychiatrie légale, communautaire, du sujet âgé, jusqu’aux soins de recours hospitalo‑universitaires. Il n’y a pas d’exigence particulière à intégrer telle ou telle structure, ni d’exigence de durée ou à être partagé ou non entre plusieurs services : le poste s’adapte sur mesure afin de pouvoir pleinement s’épanouir sur le plan professionnel et personnel.

Un accompagnement par des séniors est assuré pour le post-internat des jeunes médecins. L’envergure du Pôle permet une permanence des soins relativement confortable.

Des activités annexes et des initiatives en accord avec le projet de Pôle seront soutenues pour celles et ceux qui en font la demande. Le poste peut être aménagé, sous réserve de l’accord de la direction, pour l’obtention de demi-journées dédiées à des consultations spécifiques (psychothérapie, sommeil, expertise...), des groupes de travail (commissions de la CME, CLSM et PTSM), de l’enseignement (cours aux étudiants, implication dans les projets de l’Université), de la recherche (écriture d’articles, consultations de recherche clinique, manip’ expérimentale) ou encore à des mises à dispositions au sein d’établissements partenaires.

L’intérêt majeur est la pluridisciplinarité et la richesse des équipes de l’établissement. Les professionnels sont particulièrement dévoués et soucieux du bien-être des patients. Il existe une réelle ouverture à l’innovation et aux nouvelles approches du soin. 

Second hôpital psychiatrique de la région par sa taille, le CHAI offre un important choix et liberté d’exercice, que ce soit en terme de structure : hospitalisation, consultation, expertise, communautaire ; ou de population : jeunes adultes, personnes sous main de justice, en situation de précarité, du bébé au sujet âgé.

La richesse de la vie hospitalière au CHAI permet d’être constamment conseillé, épaulé et stimulé par ses collègues. Le financement de projets novateurs par les tutelles est fréquemment polarisé par l’établissement, ce qui en fait un véritable lieu d’opportunité et de collaboration pour faire progresser la psychiatrie.